HISTOIRE DE BERNAY
de l'an 1400 à 1600
1417 :
Henri V roi d'Angleterre conçoit le projet de reprendre la Normandie que Philippe Auguste avait réuni a la France. Le 5 août, le Duc de Clarence arrive devant Bernay et se rend maître de la ville.
1422 :
Jean de la Haye et Ambroise de Loret, capitaine de Sainte Suzanne ayant à leur tête le vaillant Jean VII d'Harcourt comte d'Aumale défont un corps de troupes anglaises et entrent dans Bernay.
Malgré les malheurs du temps, le commerce de Bernay se maintient. Il y vient même des marchands de Suisse. Independamment de la fabrication des frocs et des draps, il existe une importante manufacture de chaussures.
L'Église Notre-Dame de la Couture, commencée en 1340 est visitée tous les ans par de nombreux pèlerins qui viennent se recueillir devant un reliquaire renfermant des cheveux de la Sainte Vierge.
1449 :
Bernay est définitivement recouvré par le roi de France Charles VII.
L'Anglais boute hors de France, une longue période de tranquillité permet à l'industrie de connaître une grande extension; nous arrivons à la fin du Moyen Âge qui marque un nouvel essor de l'industrie et des Arts.
Ainsi qu'en attestent de nombreux écrits, Bernay est aussi populeux et plus que les villes d'Evreux et de Lisieux et dix fois plus grand que Conches et Pacy.
Les maisons dudit lieu sont de grande essence et bâtiment, toutes d'une continence l'une a l'autre au grand nombre jusqu'à 4 000; les rues de grande longueur, toutes pavées et jusqu'au nombre de trente ou environ; le lieu habité par des artisans et marchands de toutes sortes de marchandises riches et opulents en biens autant qu'en ville de Normandie.
Il y a maison de ville et officiers pour les affaires communes de ladite ville; il y a artillerie et bastion de défense commune.
Il y a grandes halles, tant à blé, draps, chavis, pain, toiles que autres marchandises, jusqu'à 5 ou 6 distinguées et séparées l'une de l'autre.
Il y a marchés ordinaires trois fois la semaine et entre lesdits marchés, il y en a un le samedi qui est le plus beau de dix lieues à l'entour, tant de bêtes que autres choses; foires deux ou trois par an de grande renommée au royaume de France.
Il y a grenier à sel pour le roi et officiers ordinaires.
Il y a hôpital fondé avec Religieuses en nombre suffisant, honorablement logées.
Il y a couvent de Cordeliers.
Il y a léproserie.
Il y a une grosse abbaye de l'ordre de St-Benoît, de grand revenu.
Deux belles Églises paroissiales, bien décorées d'orgues et de grosses cloches autant que dans n'importe quelle ville de Normandie.
Par contre les campagnes environnantes sont ravagées par des passages de troupes indisciplinées.
Cet état de fait inspire aux habitants de Bernay la pensée de fortifier leur ville. Ils s'adressent a François I” qui donne en 1540: « A ses chers et bien aimés les manants et habitants de Bernay l'autorisation de se clore, d'avoir et de lever à cette fin aides, subsides, deniers, communs dont ils jouis sent et plusieurs impositions qu'ils pourront recueillir pendant six ans sur les denrées et marchandises vendues et distribuées à Bernay. »
1524 Le dernier duc d'Alençon meurt à Lyon le 11 avril. Bernay est alors rattache à la Couronne.
1560 :
Les guerres de Religion. Cette période est désastreuse pour Bernay.
18 mars 1563 :
L'Amiral de Coligny emporte d'assaut la ville de Bernay après une résistance de quelques instants.
Les prêtres sont impitoyablement massacrés pour avoir excité les catholiques à se défendre. La ville et l'Abbaye sont livrées au pillage et à la fureur des flammes. Toutes les Chapelles et les Églises excepte Notre-Dame de la Couture sont brûlées avec leurs trésors et leurs chartriers. C'est à ce moment qu'est tué le Père André Duguay, gardien du Couvent des Cordeliers qui, dit-on, est honoré sous le nom de Saint-Paty.
Les Fortifications qui semblaient devoir protéger les habitants de Bernay attirent au contraire sur eux une foule de malheurs.
Des bandes de paysans au nombre de 12 000, fatigués par les pillages des gens de guerre et par les exactions des receveurs des Impôts se soulèvent en 1588 et font de Bernay leur place forte. On leur donne le nom de Gauthiers parce que les premiers rassemblements ont lieu à la Chapelle Gauthier.
Le duc de Montpensier, gouverneur de Normandie, vient assiéger Bernay et se rend maître de la place. Ses soldats y font un grand carnage, pillent et brûlent la plupart de la ville.
1596 :
A la guerre succède un autre fléau: la peste.
Un demi-siècle de calme permet a Bernay de retrouver sa prospérité.
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